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Edouard6

Plantes carnivores

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Voilà en ce moment je suis curieux de connaître les plantes carnivores, j'aimerai avoir des informations. Merci

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Je suppose que tu veux savoir ce qu'est une plante carnivore ?

On appelle plante carnivore tout végétal capable de capturer des proies (insectes, acariens et autres petits invertébrés essentiellement) et d'en assimiler tout ou partie afin de subvenir (partiellement) à ses propres besoins. Il existe plus de 600 espèces de plantes carnivores connues à ce jour.

Voilà une photo d'une plante carnivore

Cette plante s'appelle une dionée

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Comme pour les animaux, plusieurs de ces plantes (espèces) sont menacées.

Dans le monde entier, les plantes carnivores sont en régression, pour plusieurs raisons connues :

- destruction,
- déforestation
- et fragmentation écologique de leurs milieux naturels (ex : recul ou eutrophisation des tourbières à sphaignes qui abritaient les droseras,
- déforestation ou artificialisation des forêts tropicales pour la plupart des autres espèces) eutrophisation des eaux abritant des plantes carnivores aquatiques...) ;

Il y a aussi les plantes qui devenues rares sont recherchées par des collectionneurs. En gros, c'est un peu pareil que pour les animaux.

Il y a aussi la pollution qui rentre en ligne de compte. Selon une étude faite par des chercheurs certaines plantes carnivores attrapent des moustiques ou autres insectes, comme des mouches, qui ont été contaminés par des métaux lourds contenus dans certains produits (pesticides entre autres) ou des produits toxiques. Ces produits ont contaminé les eaux ou les sédiments dans lequel vivent les larves de beaucoup d'insectes. Du coup cette pollution agit contre certains processus vitaux de la plante lorsqu'elle attrape les insectes. La plante est plus ou moins arrêtée dans sa croissance et peu aller jusqu'à dépérir (mourir).

Par exemple : quand on nourrit en laboratoire un Sarracenia leucophylla avec des mouches dont les asticots ont été contaminés par du cuivre ou du cadmium, on constate une perturbation de la croissance.


Héliamphores originaire des tepuys

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Et bien dis-donc qu'est-ce qu'on va nous laisser à nous si les gens ils détruisent tout ?

Je voudrais savoir aussi comment la plante elle fait pour attraper ses proies.

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Tu as raison les gens devraient faire plus attention à la nature et à tout ce qui les entoure en général. Sans la nature il n'y a pas de vie. Sans animaux, il ne peut pas y avoir d'équilibre entre les espèces qu'elles soient végétales et animales. L'homme moderne est un égoïste qui ne pense pas qu'il y a un lendemain et de nouvelles générations qui auront des besoins identiques aux leurs : vivre tout simplement...

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Comment les plantes font pour attraper les proies ? C'est selon les plantes. Il y en a qui émettent des odeurs particulières propres à attirer un insecte en particulier qui y sera sensible, d'autres attirent leurs proies par leur couleur, la forme de leurs feuilles. Il y en a aussi qui offrent de jolies fleurs pour attirer les insectes butineurs.

Cela dit, les plantes carnivores se distinguent du reste du règne végétal par leur capacité à attirer, capturer et digérer leurs proies. Une plante capable uniquement de capture, éventuellement de dégradation, mais incapable d'assimiler sa proie, est qualifiée de "protocarnivore". Les pièges sont, dans la plupart des cas, des feuilles modifiées. Il y a des pièges mobiles (qui bougent). Ces pièges sont appelés actifs. Et des pièges inertes (qui ne bougent pas). Ces pièges sont appelés "passifs". C'est selon l'espèce de la plante.

Certains mouvements sont visibles à l'œil nu, comme la fermeture du piège de la Dionée, voir l'image de la première réponse (les deux parties rouges se referment comme des mâchoires quand la plante sent la proie sur elle).

Autres plantes à pièges actifs :

- Aldrovanda et Dionaea : pièges à mâchoires ;
- Drosera, Drosophyllum : pièges à mucilage (gouttelettes collantes) dont la feuille et les poils s'enroulent autour des proies pour l'immobiliser ce qui augmente la surface de contact entre elles et les glandes digestives de la plante. Le mouvement est généralement imperceptible à l'oeil nu, sauf chez D. burmannii, D. sessilifolia et D. glanduligera ;
- Utricularia : la proie (éventuellement un insecte ou invertébré aquatique) est aspirée par ses outres (sortes de petits sacs) (éventuellement sous l'eau chez certaines espèces strictement aquatiques).

Les pièges passifs : (car immobiles)

- Brocchinia et Catopsis : un seul piège par plante, au centre des feuilles plaquées les unes contre les autres et dans lequel les proies se noient ;
- Byblis, Drosophyllum, Ibicella, Pinguicula, Roridula et Triphyophyllum : pièges à glu comme ceux des Drosera, mais démunis de mouvement.
Le piège des Pinguicula est parfois dit "semi-passif", car certaines espèces replient légèrement le bord de leurs feuilles ce qui est considéré comme une adaptation pour qu'en cas de pluie leurs sucs digestifs et leur nourriture ne soient lessivés par l'eau ;
- Cephalotus follicularis, Darlingtonia, Heliamphora, Nepenthes et Sarracenia : pièges à urnes, qui sont des feuilles modifiées ;
- Genlisea : pièges à nasses.


Byblis à fleur de lin


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Je suppose que tu dois te poser la question : pourquoi il y a des plantes carnivores ?

La nutrition carbonée et la production de sucres se font par la voie classique de la photosynthèse, comme chez la plupart des végétaux dit supérieurs. Les plantes carnivores fixent ainsi le dioxyde de carbone de l’air, en présence de lumière, et absorbent l’eau et sels minéraux par leurs racines. Les proies qu’elles capturent ne sont, bien souvent, que des sources complémentaire d’azote et de phosphore. En résumé, les plantes sont devenues "carnivores" dans les sols pauvres pour compenser l'absence de certains nutriments qui leur sont indispensables pour croître (grandir) et prospérer...

C'est en quelque sorte une adaptation à des environnements pauvres et qui leur confère un avantage écologique leur permettant de les coloniser. L'apparition et la spécialisation de la carnivorie est un exemple riche en écologie évolutive.

Si tu veux davantage d'informations, voilà quelques sites qui devraient satisfaire ta curiosité:
http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/carnivore/index.html
http://www.rossolis.org/
http://www.plantes-et-jardins.com/catalogue/catalogue3.asp?id_sections=778&w1=1292
http://mag.plantes-et-jardins.com/conseils-de-jardinage/fiches-conseils/plantes-carnivores-drosera-dionae-nepenthes

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Là cette vidéo je la trouve superbe, elle montre plusieurs espèces de plantes carnivores : Dionea Muscípula, Sarracenia, Darlingtonia, heliamphora, Cephalotus, Nepenthes, Drosera, Drosophyllum, Lusianicum, Pinguicula, Biblys, Utricularia .... J'aime beaucoup la musique qui accompagne ce diaporama.


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Allez, une petite dernière qui n'est pas mal non plus, dommage que là il n'y ait pas le nom... donc je ne peux pas te l'indiquer...






Là ce sont des plantes dans leur milieu naturel (fais-toi traduire par maman car c'est en anglais)



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Quand une plante carnivore héberge une chauve-souris


Lorsqu’une plante carnivore peu habile à la capture des insectes rencontre une chauve-souris à la recherche d’un abri, cela donne naissance à une relation interespèce originale, où chacun y trouve son compte.

Lorsqu’on n’est pas doué pour quelque chose, le mieux est d’être inventif pour parvenir aux mêmes fins, à l’aide d’une stratégie différente. Une plante carnivore l’a bien compris. Alors qu’elle semble beaucoup moins à l’aise que ses congénères pour capturer des insectes, elle a mis au point un stratagème qui lui permet de se nourrir, tout en donnant refuge à un petit animal !

Les plantes carnivores du genre Nepenthes poussent sur des sols pauvres en nutriments, et ont donc besoin d’un apport nutritif complémentaire. Elles capturent habituellement des arthropodes, le plus souvent des insectes qui s’approchent, attirés par les molécules odorantes émises par la plante. La forme de cône des feuilles constitue un récipient dans lequel la proie est prise au piège et le fluide présent à la base du cône se chargera ensuite de digérer l’insecte.

Les biologistes de l’université de Brunéi Darussalam ont découvert qu’une plante carnivore, Nepenthes rafflesiana elongata, est bien différente. Tout d’abord, d’un point de vue morphologique, la plante possède des feuilles qui sont jusqu’à quatre fois plus longues que les espèces voisines. De plus, cette plante carnivore particulière ne produit que peu de molécules odorantes perceptibles par l’Homme et capture environ sept fois moins d’insectes.

Des chauves-souris bichonnées



Pour survivre, elle a décidé de s’attaquer à beaucoup plus gros : une chauve-souris (Kerivoula hardwickii hardwickii). Les chercheurs ont remarqué, grâce à une expédition de six semaines dans les forêts équatoriales de l’île de Bornéo, que parmi les 223 plantes surveillées, 29 % contenaient une chauve-souris à un moment donné. Mâle ou femelle, les mammifères volants se laissent apparemment facilement prendre au piège.

Selon les auteurs de l’article paru dans la revue Biology Letters, « c’est un cas unique de mutualisme animal-plante dans lequel les nutriments sont apportés par l’animal et non l’inverse ». Car en réalité, la chauve-souris ne se fait pas dévorer toute entière par la plante. Les feuilles coniques confèrent une protection au mammifère, qui n’est pas du tout en train d’agoniser dans les feuilles mais simplement... de se reposer, confortablement à l’abri des prédateurs, de la pluie et du soleil. De plus, les feuilles sont suffisamment grandes pour accueillir une mère et son petit, mais assez étroites pour que l'animal n’ait pas besoin de se cramponner à la paroi.

Une relation interespèce unique


Le fluide situé au fond de la feuille, destiné à digérer les insectes, est de plus moins abondant dans les feuilles aériennes (où sont retrouvées les chauves-souris) que dans les feuilles dites terrestres. L’adaptation morphologique est donc doublée d’une adaptation physiologique pour le confort du mammifère.

La chauve-souris y trouve donc son compte, mais qu’en est-il de la plante ? Les scientifiques ont montré que si la chauve-souris ne constitue pas le repas de la plante, elle y participe. En effet, les fèces de la chauve-souris, excrétés dans la feuille, sont récupérés et digérés par la plante carnivore. D’après les estimations, ce repas conférerait 33,8 % de l’azote foliaire total, soit un apport nutritionnel non négligeable. « Cette relation mutualiste semble être restreinte à Bornéo, et n’implique qu’une sous-espèce particulière de K. hardwickii, et une variété de N. rafflesiana. »

Source : Futura Sciences

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Les pommes de terre : Carnivores ?


Vous qui aimez les frites, méfiez-vous, elles sont carnivores... Enfin, du moins, les pommes de terre le sont, et encore d’une façon détournée. Mangez en paix.

Il n'en reste pas moins que de nombreuses plantes très communes pourraient être des carnivores ou au moins nécrophages. C'est une question de définition...

La publication d’un article dans le Botanical Journal of the Linnean Society (Murderous plants: Victorian Gothic, Darwin and modern insights into vegetable carnivory) est l’occasion de revenir sur le cas des plantes carnivores. Les scientifiques du Royal Botanic Gardens et du Natural History Museum y font le point sur ces plantes qui fascinaient Darwin.

Alors que de nombreux botanistes, dont Linné, refusaient l’idée que des plantes puissent manger des animaux, le livre de Darwin sur les plantes insectivores changea cette opinion. En fait, le comportement carnivore des plantes serait beaucoup plus répandu qu’on ne le pense, comme l’explique Mark Chase. « Bien qu’un arbre mangeur d’homme soit de la fiction, de nombreuses plantes communes et cultivées pourraient être des carnivores cryptiques (dissimulées) au moins en absorbant à travers leurs racines les éléments issus des animaux qu’elles capturent. Nous pourrions être entourés d’un bien plus grand nombre de plantes meurtrières qu’on ne le pense !!!»

C’est quoi être carnivore ?


Les pommes de terre, par exemple, ont l’air bien inoffensives même si elles sont en fait toxiques (hormis leurs tubercules, fort heureusement), comme beaucoup d’autres espèces de la famille des solanacées. Toxiques ET carnivores. Ces plantes ont en effet des poils collants qui capturent des insectes.

Ces animaux finissent par mourir de faim ou d’épuisement et leurs corps tombent au sol puis se décomposent et fertilisent la terre à proximité des racines de la plante. On est loin de la plante dévoreuse de la petite boutique des horreurs, mais les pommes de terre ont tout de même provoqué la mort d’animaux et en ont profité.

Carnivore, parce qu’elle a tué, ou nécrophage car elle s’est nourrie de la décomposition d’un cadavre ?
C’est une question de nuances, depuis les mangeurs de viandes, comme les droséras, jusqu’à des jardinières comme les pétunias ou les pommes de terre (Solanum tuberosum), une plante est carnivore à partir du moment où elle provoque la mort d’un animal et en profite. Cette approche du comportement carnivore des plantes pourrait alors s’appliquer à bien des espèces, y compris vos pétunias…


Source : Grégoire Macqueron, Futura-Sciences

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Intoxication alimentaire chez les plantes carnivores


Les plantes carnivores qui renversent la chaîne alimentaire sont le cauchemard des insectes. Pourtant les insectes peuvent à leur tour jouer un mauvais tour aux plantes carnivores en les intoxicant avec des métaux lourds. Selon des chercheurs britanniques, cette intoxication alimentaire pourrait être une menace supplémentaire pour les plantes carnivores déjà en déclin.

Les plantes carnivores subissent un déclin mondial. Ces plantes originales se sont adaptées aux carences en éléments nutritifs de leurs milieux en développant des pièges pour se procurer des compléments alimentaires sous la forme d’insectes. Seulement voilà, les carences alimentaires ne sont plus leur seul gros problème.

Désormais, la dégradation et la disparition de leurs habitats (zones humides, tourbières), la cueillette illégale et la pollution les menacent.

La pollution, notamment, vient de révéler un nouveau mode assez vicieux de contamination de ces plantes. Si ces plantes ne vont pas à la pollution en métaux lourds, celle-ci vient à elles en exploitant comme moyen de transport… les insectes !

Les proies des plantes carnivores, mobiles, peuvent en effet provenir de zones contaminées et donc contenir des traces de métaux lourds comme le cuivre (Cu) ou le cadmium (Cd). Le cuivre, ça va, le cadmium, bonjour les dégâts...

Des chercheurs de l’Université de Bournemouth, au Royaume-Uni, se sont intéressés à ce mode de contamination et ont nourri une plante carnivore (Sarracenia leucophylla) avec des mouches contaminées par du cuivre ou du cadmium. Leurs conclusions parues dans la revue Environmental Science & Technology montrent que l’absorption de cuivre ne pose pas de problème de toxicité à la plante, qui le transfère dans ses racines.

En revanche, le cadmium s’accumule dans les tiges jusqu’à atteindre une dose toxique. A ce moment, la biomasse de la plante se réduit, signe de toxicité et de perturbation de la croissance végétale. A une dose élevée, le cadmium perturbe en effet l’absorption d’eau et de nutriments par la plante.

Si le phénomène de bioaccumulation, c’est-à-dire d’absorption et de concentration de substances chimiques, est un classique de l’écotoxicologie, il est généralement observé dans la chaîne alimentaire dans le sens producteurs primaires (végétaux, bactéries) vers consommateurs (insectes, herbivores). Ici, du fait de la particularité des plantes carnivores, le sens est inversé : de l’insecte vers la plante.

Les chercheurs AIain Green et Christopher Moody suggèrent donc de contrôler et limiter les pollutions au cadmium, provoquées par les engrais, les revêtements métalliques ou une mauvaise gestion des déchets, pour améliorer la préservation des plantes carnivores.

Source : Grégoire Macqueron, Futura-Sciences

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Une plante carnivore asiatique qui attire ses proies dans un piège lubrifié a inspiré à des chercheurs un nouveau matériau révolutionnaire capable de repousser à la fois l'eau, les hydrocarbures et le sang tout en se réparant lui-même en cas de besoin.

La feuille de lotus était déjà devenue légendaire pour sa capacité à émerger immaculée des eaux les plus fangeuses. L'arrivée du microscope électronique, dans les années 1970, avait permis aux botanistes de constater que le lotus devait cette propriété "hydrophobique" à la structure de sa feuille. Celle-ci est recouverte de minuscules papilles piégeant de l'air, qui empêche donc l'eau de s'y "coller" et fait rouler les gouttelettes et la saleté le long de sa surface.

Un mécanisme rudimentaire en apparence qui aura tout de même requis une vingtaine d'années pour être transféré vers des applications industrielles, comme des peintures, des vitres et des tissus dit "auto-nettoyants".

La tâche est encore plus compliquée lorsqu'il s'agit de concevoir des surfaces empêchant l'adhésion de liquides organiques visqueux, l'huile et les hydrocarbures par exemple. L'enjeu est pourtant énorme dans un grand nombre de domaines, comme l'optique, la construction d'engins microscopiques et la biologie médicale.

Des chercheurs de l'Université de Harvard (USA) dirigés par Tak-Sing Wong ont peut-être trouvé la solution en observant une famille de plantes carnivores du sud-est asiatique, les nepenthes.

Les feuilles de ces plantes, dont on a recensé plus de cent espèces, ont la particularité de former des urnes remplies d'un liquide digestif. Attirés par les couleurs vives et le nectar sucré des nepenthes, les insectes se posent à l'intérieur de l'urne, recouvert d'une surface lubrifiée. Incapables de remonter, ils glissent alors au fond de l'urne où ils sont digérés.

Contrairement à la feuille de lotus qui utilise l'air pour repousser directement l'eau, la surface interne des nepenthes est recouverte d'un liquide créant un film régulier et continu. Et c'est ce film aqueux qui repousse à son tour les autres liquides, explique M. Wong dans une étude publiée mercredi par la revue scientifique Nature.

En s'inspirant de cette trouvaille de la nature, les auteurs ont mis au point un matériau spongieux rempli d'un fluide lubrifiant, baptisé SLIPS (littéralement "glisse"), qui repousse aussi bien l'eau que les liquides organiques, comme le sang et le pétrole brut.

Contrairement à l'effet lotus, ces propriétés lubrifiantes ne sont pas étroitement liées à la microstructure de la surface et cette technique pourrait donc être utilisée sur des matériaux faciles à produire et peu coûteux, par exemple une membrane de Teflon, assurent les chercheurs.

Avantage supplémentaire, le SLIPS peut résister à de fortes pressions et il est capable de se "réparer" tout seul lorsque le matériau poreux est endommagé par un impact ou l'usure, en recréant un film lubrifiant à sa surface, souligne dans un commentaire séparé Michael Nosonovsky, du département d'ingénierie de l'Université du Wisconsin à Milwaukee.

Cette découverte pourrait conduire à de multiples applications en médecine, dans le transport de carburants ou en aéronautique (revêtements antiglace).

Selon M. Nosonosvky, il faudra toutefois poursuivre les recherches

Sciences et Avenir 22/09/2011

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Publiant ses travaux dans PNAS, une équipe internationale a démontré expérimentalement que certaines plantes du genre Philcoxia piégeaient les invertébrés dissimulés sous le sable pour s’en nourrir : une première dans le monde de la botanique.
Des fleurs situées sur des tiges verticales, mais des feuilles situées sur des tiges horizontales à fleur de sable, et surtout des racines trop peu développées, plongeant dans des sols trop pauvres en nutriments (azote, phosphore, potassium…) : comment les espèces du genre Philcoxia, découvert en 2000 avec des espèces comme P. bahiensis, P. minensis et P. goiasensis, peuvent-elles se nourrir ?

Si la présence, sur les feuilles, de glandes sécrétant une substance collante – où se piègent parfois des vers – suggérait un régime carnivore (comme 0,2 %, seulement, des espèces de plantes), les scientifiques n’avaient jamais pu le démontrer jusqu’alors. Ils continuaient donc à classer les Philcoxia parmi les plantes autotrophes (synthétisant leur propre substance à partir des gaz et des sels minéraux via la photosynthèse, comme la plupart des végétaux).

Mais une équipe de chercheurs américains, australiens et brésiliens, qui avaient déjà travaillé sur le sujet en 2007, vient d’avoir le fin mot de l’histoire. Nourrissant des nématodes (vers primitifs) avec des nutriments comportant un marquage isotopique (15N), ils ont tracé ces éléments marqués et ont constaté peu à peu leur présence dans l’organisme des Philcoxia également présentes dans ce milieu : ces végétaux attrapent donc bel et bien, grâce à leurs feuilles collantes situées contre et parfois sous le sable, les nématodes qui y sont enfouis.
Une fleur de Philcoxia minensis (Crédits : PNAS)

Les auteurs suggèrent qu’un tel comportement prédateur, passant inaperçu sans une analyse poussée, pourrait être assez largement répandu dans la nature, augmentant le nombre d’espèces de plantes carnivores.

Maxisciences 16/01/2012

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Publiant leurs travaux le 19 décembre dans Proceedings of the Royal Society B, des chercheurs britanniques ont observé queHeliamphora nutans, une plante carnivore sud-américaine, dispose de poils humides pour faire glisser les insectes tout droit vers ses organes digestifs. (Elle ressemble étrangement à la photo du troisième message de la page 1)

Appelés trichomes, les "poils" présents sur les plantes sont généralement destinés à repousser l'eau pour maintenir le végétal au sec. Cependant, des chercheurs de l’Université de Cambridge ont constaté que chez Heliamphora nutans, une plante carnivore d’Amérique du Sud, ces poils sont plutôt hydrophiles : y aurait-il un lien avec les mœurs carnassières de cette espèce ?

Oui : les scientifiques ont constaté que l’humidité rend les trichomes de H. nutans - déjà orientés vers l’intérieur de la plante - glissants. Ceci transforme alors ces "poils" en un véritable toboggan qui aide à précipiter les proies du végétal - des fourmis - vers les profondeurs fatales de celui-ci. Un piège particulièrement redoutable : mouillés, ces poils font passer le taux d’efficacité du piège de 29 à 88%.

"Lorsque les poils de la plante sont humides, les tampons adhésifs des fourmis font littéralement de l’aquaplaning sur la surface, ce qui entraîne pour ces insectes une perte d'adhérence et les fait glisser dans la "vasque" de H. nutans. C’est la première fois que nous avons observé des poils utilisés par les plantes de cette manière", explique le Dr Ulrike Bauer, auteur principal de l'étude.

Mieux encore : les chercheurs ont également constaté que la plante, qui vit entre 2.000 et 2.700 mètres sur des plateaux d’altitude, utilise, lors des périodes sèches, une ‘mèche’ pour pomper l'humidité à l’intérieur de sa "vasque" et hydrater sa surface de piégeage "poilue". Ceci lui permet alors de capitaliser sur cet effet d'aquaplaning même quand il ne pleut pas.


©️ Istockphotos.




PS pour Edouard6... Voilà un nouvel élément de réponses à tes questions sur les plantes carnivores ! Comme tu vois, il y a des plantes qui utilisent des moyens ingénieux pour capturer leurs proies...




Maxisciences 23/12/2012

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Pour mieux comprendre le fonctionnement des plus grands écosystèmes, un chercheur a eu l’idée de regarder dans une plante carnivore. Les urnes de la sarracénie pourpre renferment des pièces d’eau particulièrement riches en vie. Or, il est plus facile d’étudier un milieu qui tient dans la main qu’un lac tout entier...


Les milieux aquatiques, comme tous les autres écosystèmes de la planète, possèdent chacun leur propre réseau trophique, c'est-à-dire un ensemble de chaînes alimentaires reliées entre elles. Leur fonctionnement fait l’objet d’études approfondies depuis de nombreuses années, mais des interrogations persistent sur le rôle joué par différents facteurs. Est-ce plutôt la taille d’un lac, son éloignement par rapport à une autre pièce d’eau, ou encore la présence de tel ou tel prédateur qui peut expliquer l'apparition d'un réseau trophique bien précis ?


Des expériences permettent de répondre à ces questions, mais il peut être difficile de réunir toutes les conditions requises, par exemple pouvoir disposer de 60 pièces d’eau aux propriétés identiques, à un facteur près. Ces éléments peuvent être créés en laboratoire, mais peut-on être sûr que les résultats, dont certains prendront des mois ou des années à venir, sont naturels ? Reste la troisième possibilité : la modélisation. Les différents niveaux trophiques peuvent être étudiés séparément, puis simulés dans un programme informatique. Une fois encore, la valeur des résultats peut parfois poser question.


Benjamin Baiser de l’université de Harvard vient de proposer, dans la revue Oikos, une nouvelle alternative pour étudier le développement et le fonctionnement complexe des réseaux trophiques, tout en fournissant une nouvelle référence pour juger la valeur des modèles. En effet, il a trouvé des écosystèmes qui tiennent dans la main, qui peuvent être modifiés facilement, qui s’adaptent rapidement et surtout, qui sont présents par milliers dans la nature, précisément dans les marais et tourbières du continent nord-américain. Il s’agit ni plus ni moins des urnes de la sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea), une plante carnivore.



L'encart présente les liens trophiques unissant les invertébrés qui vivent dans les urnes de la plante carnivore Sarracenia purpurea. En d'autres mots, le diagramme nous montre qui mange qui. ©️ Aaron Ellison


Ses structures sont de véritables tubes qui permettent à la plante de récolter, puis de conserver de l’eau de pluie. Un écosystème aquatique complet se forme rapidement une fois la pièce d’eau établie. Pour preuve, les mouches, fourmis ou coléoptères qui se sont accidentellement noyés sont rapidement découpés en plusieurs morceaux par des larves de moucherons. La chair libérée est alors consommée par des bactéries, qui peuvent à leur tour être englouties par des rotifères. Leurs déjections alimentent alors la plante. Mais ce n’est pas tout. Des larves de mouches peuvent aussi manger les larves de moucherons, les rotifères et les bactéries.


C’est donc vrai : chaque Sarracenia purpurea abrite un écosystème complexe dans chacune de ses urnes. Pour les caractériser et comprendre quels facteurs les régissent, Benjamin Baiser a décortiqué en profondeur les réseaux trophiques établis dans 60 plantes. Pour ce faire, il s’est rendu en Colombie-Britannique et au Québec (Canada) ainsi que dans l’État de Géorgie (États-Unis), soit aux trois extrémités de l’aire de répartition de la plante. En tout, 35 types d’organismes différents ont été dénombrés, les bactéries ne comptant que pour un seul d’entre eux.


Les pièges de la sarracénie pourpre (Sarracenia purpurea) sont formés par des feuilles. Cette plante originaire d'Amérique du Nord a déjà été observée dans le Jura. ©️ Rob Lilieholm


L’assemblage et le fonctionnement des réseaux trophiques ne doivent rien au hasard, puisqu’ils sont principalement régis par les interactions proie-prédateur. Les données obtenues caractérisent des chaînes alimentaires complètes, à la différence de ce qui se fait habituellement. Elles correspondent donc à des références de choix pour tester et améliorer les modèles simulant des réseaux trophiques dans leur intégralité. Qui sait, on va peut-être mieux comprendre le fonctionnement d’un lac ou de la savane grâce à une simple plante carnivore.



FUTURA SCIENCES 7/4/2013

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Les fossiles de plantes carnivores retrouvés dans l'ambre se comptent sur les doigts d'une main. Celui-ci, exceptionnel, remet en question l'origine de certaines plantes carnivores.

C'est dans de l'ambre de la Baltique extrait d'une mine près de la ville de Kaliningrad, en Russie, qu'une équipe de l'université de Göttingen, en Allemagne, a fait cette découverte rarissime. Les fossiles de plantes carnivores retrouvés dans l'ambre se comptent en effet sur les doigts d'une main. Et encore, ceux retrouvés jusqu'ici sont de mauvaise qualité.

 Cette plante carnivore a été retrouvée dans un morceau d'ambre de la Baltique. Alexander R. Schmidt, University of Göttingen

Cette fois, les chercheurs sont tombés sur un spécimen très bien conservé, daté de 35 à 47 millions d'années. Il ressemble aux plantes de la famille des Roridulaceae qui sont originaires d'Afrique du Sud et poussent en bosquet. Ces arbustes sont "précarnivores" : ils peuvent piéger des insectes grâce à leurs poils collants mais ces proies ne sont pas consommées directement par la plante. Ce sont d'autres insectes symbiotiques (des punaises) qui les digèrent et qui nourrissent la plante à travers leurs excréments.

Vu la ressemblance avec les Roridulaceae, les scientifiques suggèrent, dans la revue PNAS qui publie leurs travaux, que le fossile découvert pourrait représenter l'un des premiers membres de cette famille. Une interprétation qui remet en cause l'hypothèse qui prévalait jusqu'alors. Elle faisait remonter la naissance des Roridulaceae à environ 90 millions d'années sur l'ancien continent du Gondwana.  

 Une plante de la famille des Roridulaceae, endémique d'Afrique du Sud. Denis Barthel.

Formée d'une résine de conifère fossilisée, l'ambre de la Baltique représente le plus grand gisement d'ambre du monde. Il est exceptionnellement riche et de nombreux morceaux d'ambre abritent des pièces botaniques ou zoologiques, en particulier des arthropodes.

Régulièrement de nouvelles inclusions sont découvertes dans des morceaux de cet ambre mais aussi dans des gisements situés dans d'autres régions du globe, comme un combat entre fourmis et termites saisi dans un échantillon provenant du Mexique.


Sciences et avenir 3/12/2014

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La stratégie d’une plante carnivore de Bornéo est étonnante : elle module son pouvoir glissant pour piéger plusieurs fourmis d’un coup plutôt qu’une seule.

 Le péristome de Nepenthes rafflesiana peut être sec ou humide. Sûr ou glissant. Sur la photo on peut voir une fourmi marcher sur la plante. (c) Boivie CC BY-SA 2.5

Nepenthes rafflesiana est une plante carnivore, endémique à Bornéo, qui piège les insectes, le plus souvent des fourmis, dans ses feuilles modifiées pour former une urne qui contient du nectar et dans laquelle, attirées par l’idée d’un bon repas, les fourmis tombent et sont assimilées par la plante. Mais les botanistes viennent de constater que ce piège fonctionnait de façon intermittente. Selon l’hygrométrie et les conditions météorologiques, le bord du "toboggan", le péristome, peut être soit extrêmement glissant, soit sec et permettre aux insectes de ramper dessus sans danger.

Comme la sélection naturelle devrait favoriser des adaptations qui maximisent l'apport de proies, l'évolution de pièges temporairement inactifs semble paradoxale. Aussi les biologistes de l’université de Bristol, au Royaume-Uni, ont tenté de savoir si cette désactivation n’apportait pas finalement un avantage aux plantes.

Quand il fait chaud et ensoleillé, le péristome de Nepenthes est lui aussi sec et les insectes peuvent déambuler dessus en toute quiétude. Quand le temps est plus humide le péristome le devient aussi et la plante secrète  un nectar qui le rend très glissant et alors les insectes qui s’y aventurent tombent immanquablement dans le piège. C’est une particularité, car la plupart des plantes carnivores ont des cristaux de cire sur leurs feuilles qui leur confèrent un caractère glissant permanent.

Pour savoir si les Nepenthes avaient un intérêt à utiliser des pièges non permanents, les biologistes ont comparé des plantes normales et d’autres dont ils ont maintenu le péristome humide et glissant en permanence, grâce à un goutte-à-goutte bricolé avec une tubulure pour perfusions. Le résultat, publié dans la revue Proceedings of the Royal Society B, est sans appel : les plantes avec un piège intermittent ont capturé 36,5% de proies en plus que celles modifiées.

Les chercheurs estiment que ce surnombre de proies est le fait de « captures par lots ». C’est à dire que c’est tout un groupe de fourmis qui tombe dans le piège. Ce dernier a préalablement été visité par une fourmi éclaireuse alors que le péristome était sec. De retour à la fourmilière, saine et sauve, elle signale aux ouvrières une source de nourriture et celles-ci se rendent en confiance sur les lieux. Mais dans l’intervalle, le temps a légèrement changé et le péristome est devenu glissant. Le groupe d’ouvrières tombe alors dans le piège.

Malgré cette "fourberie" végétale, sélectionnée par l’évolution, Ulrike Bauer, principale auteure de l’étude, estime qu’il s’agit là d’une forme de coopération mutualiste, dans laquelle les deux protagonistes sont gagnants. « Tant que le gain d’énergie (le nectar) l’emporte sur la perte des ouvrières, les colonies tirent avantage de cette relation tout autant que la plante » souligne-t-elle.


Nepenthes rafflesiana est une plante carnivore de basse altitude qui pousse en zone humide. On la trouve sur les iles d'Indonésie : Bornéo, Sumatra le plus souvent.

Sa tige atteint 4m voir 15m. Les urnes de dimensions variables peuvent atteindre 30cm de haut pour 10cm de large. Des ailes qui partent de la vrille sont spécifique à la plante.



Sciences et avenir 14/1/2015 - Wikipedia

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Un piège à insectes vieux de 47 millions d'années relance le débat sur l'origine et la nature des plantes mangeuses de chair.


 Carnivore ? Le plus ancien équivalent végétal du papier "tue-mouches" a 47 millions d'années. ©️ PNAS/University of Göttingen

Ces "tentacules" végétales figées dans l’ambre de la baltique depuis 35 à 47 millions d’années seraient les plus anciens "pièges" de plante à fleur carnivore jamais découverts, selon des chercheurs allemands. Ces tiges présumées gluantes scotcheraient en effet mortellement les insectes ayant eu l’imprudence de s’y poser… Des résultats qui relancent le débat sur les origines et caractéristiques des "fleurs du mal".

 Les Roridula modernes d'Afrique du Sud portent les mêmes tentacules qu'une plante présumée carnivore retrouvée dans l'ambre fossile. Crédit PNAS/University of Göttingen.

Examinées à la loupe, les "feuilles fossiles" extirpées des mines d’ambre de Jantarny, près de Kaliningrad en Russie, évoquent en effet furieusement des plantes modernes sud-africaines, les Roridula. Ces dernières sont souvent comparées à des "papiers tue-mouches" végétaux en raison de leurs feuilles allongées et gluantes de résine. Or, les tiges préhistoriques et modernes sont "parsemées des mêmes glandes multicellulaires et poils unicellulaires", analysent les géo-biologistes et botanistes de l’université de Göttingen et des Collections botaniques d’État de Munich qui imaginent dès lors qu’elles ont des fonctionnalités équivalentes : la production de glue pour immobiliser les proies. Ce qui ne va pas de soi…

 La Roridula est une plante carnivore à piège passif gluant.©️ Thomas Givnish

Le poil gluant et passif est considéré comme une prédisposition à la "carnivorie" qui a vu se développer des pièges de plus en plus sophistiqués. La trouvaille remet en question l’idée que les Roridula sont nées il y a 90 millions d’années sur le supercontinent Gondwana (qui devait former l’Afrique) et sont restées limitées au continent africain. Apparemment, ces "tue mouches" végétaux – ou plutôt leurs lointains ancêtres – étaient répandus dans l’hémisphère nord à l’Éocène (de 56 à 34 millions d'années) et se sont raréfiés par la suite… pour ne plus pousser que dans la province du Cap.

 Les feuilles de Pinguicula forment également un piège adhésif passif.©️ CLAUS MEYER / MINDEN PICTURES / BIOSPHOTO/ AFP

Les restes fossiles de plantes carnivores sont par ailleurs rarissimes : "Jusqu’ici, on ne disposait que de graines fossilisées d’Aldrovanda, une plante carnivore à mâchoire, datant également de la période de l’Éocène", explique l’un des auteurs de l’étude, Alexander Schmidt, de l’université de Göttingen. Les morceaux d’ambre à tentacules datés de 35 à 47 millions d’années aideront les généticiens qui travaillent à calibrer l’horloge moléculaire, c’est-à-dire la vitesse d’apparition des différentes espèces végétales insectivores. Mais il reste encore beaucoup d’incertitudes sur l’origine des plantes mangeuses de chair.

 La Nepenthes est également une plante carnivore à piège passif à toboggan.©️ MANUEL COHEN/ AFP

"Si l’on compile les travaux phylogénétiques, on s’aperçoit que les espèces carnivores sont le fruit d’au minimum neuf évènements évolutifs indépendants s’étalant entre 8 et 72 millions d’années", commente Thomas Givnish de l’université du Wisconsin à Madison (Etats-Unis). Selon leurs écoles de pensée, les botanistes en recensent de 583 à 680 espèces environ (réparties grosso modo en 20 genres, 12 familles, et 5 ordres) car ils ne s’entendent pas tous sur la définition exacte de la plante carnivore. Pour faire simple, elle doit être capable d’attirer, capturer et digérer des animaux. Mais le degré d’autonomie, de passivité ou d’activité nécessaire pour faire une "vraie" plante carnivore continue à faire débat dans la communauté.

 Sarracenia : cette plante carnivore est également un piège passif glissant.©️ Michael Durham / Minden Pictures / Biosphoto/ AFP

Même les fameuses Roridula ne font pas l’unanimité. Jusqu’à récemment, la majorité des spécialistes ne les considéraient pas comme des plantes carnivores, plutôt comme des pré-carnivores ou protocarnivores. Il leur manquait apparemment une faculté indispensable : la production d’enzymes pour digérer de façon autonome les proies capturées. 

 Genlisea : une plante carnivore équipée d'un piège passif à nasse.©️ Mark Moffett / Minden Pictures / Biosphoto/ AFP

"La plante tire en effet parti d'une symbiose avec des punaises à grande pattes, les Pameridea marlothii qui enjambent les poils collants et se nourrissent des autres insectes restés englués", explique Marc-André Sélosse, professeur de biologie évolutive du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, spécialiste de la symbiose. 

 Drosera : une plante carnivore à piège semi-actif à tentacules réactives et gluantes. ©️ Trui Alink / Buiten-beeld / Minden Pictures / Biosphoto/ AFP

"La punaise défèque sur place et ses déjections sont ensuite assimilées par la surface des feuilles, lui fournissant notamment un précieux azote dans un milieu pauvre en nutriment". 

 Les outres de la plante carnivore Utricularia forment des pièges actifs à aspiration.©️ Albert Lleal / Minden Pictures / Biosphoto/ AFP

Toutefois, en 2006, des chercheurs ont démontré que ce cas de mutualisme digestif était plus complexe qu'il n'y paraissait : la plante sud-africaine produit en effet énormément d’enzymes phosphatases via des glandes spéciales. "En clair, elle ne digère pas l’azote, mais seulement le phosphate des proies engluées", commente Marc-André Sélosse. Rien ne dit que la Roridula ne soit pas en voie d’autonomie et n’achève pas un jour son évolution vers une carnivorie parfaite. À suivre.

 La plante carnivore Dionaea est équipée de piège actif à mâchoires (ici photographiée au Brésil, se régalant d'une araignée). ©️ Claus Meyer / Minden Pictures / Biosphoto/ AFP


Sciences et avenir 16/1/2015

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Pendant un an, dont  107 jours de tournage en continu à l'aide de deux caméras, le réalisateur Chris Field a filmé en “time-lapse” des plantes carnivores dans son propre jardin, le Carnivora Gardinum. Patiemment, celles-ci attendent la venue de petits insectes. Puis, sans prévenir, elles referment leur piège implacable. Un résultat d’une étrange beauté.  


National Geographic 3/3/2015


National Geographic 6/3/2015

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